Voici mon texte, c'est certainement pas terrible mais bon, bonne lecture quand même !
Emmy, jeune adolescente de seize ans, vivait au sud de la France. Elle
passait la plupart de son temps au collège Voltaire. Celle-ci connaissait peu de monde, et avait peu d’amies. Elle se prenait de passion pour la lecture et la mer. La solitude ne la déplaisait pas, nager pendant plusieurs heures, totalement seule, non plus. Elle s’imaginait souvent dans un monde seul, qui lui offrait du calme et de l’amour. Car, pour une fille isolée, Emmy rêvait de sortir avec un garçon, nommé Lee. Ce dernier était blond, grand et ses yeux bleus émerveillaient Emmy quand son regard croisait le sien ! Emmy l’admirait, l’aimait et y pensait si souvent. Elle qui était petite, brune et, à vrai dire, pas très jolie, pourrait-elle un jour espérer quelque chose d’un garçon comme Lee ? Lui se montrait intelligent, populaire et agréable avec tout le monde alors qu’elle se sentait timide et renfermée. Comment
l’avait-elle connu ? Tout simplement grâce ou à cause, je ne sais pas, de
son unique amie Pauline. Celle-ci était à peu près aussi populaire que Lee et sortait d’ailleurs avec un de ces amis. Pauline lui avait présenté Michael, son copain, et, par la même occasion, Lee. Elle avait laissé échappé un
« bonjour » timide et se prit d’une contemplation de ses chaussures.
Une année plus tard, Emmy s’était trouvée dans la même classe que Lee. Elle se sentait à la fois heureuse mais à la fois gênée. S’il lui parlait, comment réagirait-elle ? Ses joues seraient certainement rouge-groseille et elle bafouillerait. Justement, ce jour arriva. Monsieur Ledy, professeur de sport, fit lui-même les équipes de basket-ball. Emmy se retrouva avec Lee et commença à paniquer. Le basket-ball n’était pas son truc. Elle n’arrivait jamais à rattraper la balle quand on la lui lançait, et encore moins à marquer de paniers ! C’est alors que Lee intervint :
« Emmy, tu ne serais pas amie avec Pauline ?
(Cette
dernière acquiesça.)
- Je me rappelle de toi ! Tu sais bien jouer au basket ?
- Pas trop, murmura-t-elle gênée.
- C’est pas grave tu sais ! Ne sois pas gênée, t’es pas la seule ! »
Emmy acquiesça de nouveau et partit enfiler un dossard. Elle se sentait brûlante et se posa pleins de questions : « As-t-il vu que mes joues étaient rouges ? Il a dû me trouver minable ! As-t-il compris pourquoi je ne parlais presque pas ? »
Cette nuit-là, Emmy ne dormit pas beaucoup.
Quelques semaines plus tard, Emmy sentit un réel changement en elle. Cette adolescente ressentait un besoin de connaître des gens, d’avoir plus d’amies et particulièrement, de parler à Lee. Mais que pourrait-elle lui dire ? Elle se rapprocha encore plus de Pauline, et lui parla de Lee, et de son envie de discuter avec.
« Que t’arrive-t-il Emmy, c’est rare que tu me parles de tes soucis ! S’étonna Pauline.
- Pour une fois justement, aide-moi ! Toi tu parles tout le temps, tu dois bien avoir une idée.
- Ca dépend du contexte ! Je ne vais pas te proposer de lui dire « Quel beau temps » si le jour où tu te décides, il pleut et une tempête se montre !
- Evidemment ! Mais tu peux me donner des idées.
- Non, les phrases toutes faites, ça ne fonctionne jamais bien. Il faut que t’inventes. Trouve quelque chose de drôle ou de sympa !
- Je vais essayer, merci ! »
Pendant trois semaines, Emmy rencontra une dizaine de personnes et se lia d’amitié avec sept d’entre elles. Elle n’aimait plus se retrouver seule et son amour pour Lee ne faisait qu’augmenter. Cette dernière réfléchissait souvent. Et finalement, elle décida d’une chose. Aujourd’hui, elle irait parler à Lee. Et, pas pour parler du beau temps, mais d’autre chose. Pour
une fille comme Emmy, ce qu’elle allait lui dire serait certainement plus difficile que toutes les épreuves qu’elle avait subies depuis sa naissance. Mais un changement s’était opéré, et voilà pourquoi cette tâche deviendrait abordable. Attention, abordable ne veut pas dire facile ! Le lundi donc, à la sortie des cours, Emmy appela Lee. Celui-ci
parut étonné mais vint la rejoindre. Elle commença d’abord hésitante.
« Euh… il faut que je te parle de quelque chose. C’est assez compliqué mais ne le prend pas mal !
- Je t’écoute. (Son ton froid
n’encourageait pas Emmy mais elle devint plus confiante et ne trouva finalement pas si compliqué de parler à un garçon.)
- Depuis quelque temps, enfin, non, depuis un an, je t’apprécie plutôt
bien.
- Tu voudrais juste que l’on soit amis ?
- Et bien en fait, j’aimerai que l’on sorte ensemble, même si je sais que c’est perdu d’avance… (Lee pensa à quelque chose)
- Non… commença-t-il doucement puis, avec plus de conviction, non, non ! Ce n’est pas du tout perdu d’avance !
- Tu veux dire que tu partages mes sentiments ?
-Oui. Oui ! »
Lee s’approcha doucement et l’embrassa. Ce fut la première fois qu’un garçon embrassait Emmy et celle-ci fut heureuse que ce soit de la part de Lee. Mais tout le monde sait que la vie n’est pas un conte de fée. La suite est donc moins amusante.
Cela faisait une semaine que Lee et Emmy sortaient ensemble. A la récréation, Emmy demanda à Lee de passer un peu de temps avec Pauline pour cette fois. Il accepta et partit avec Michael. Les deux amies se promenaient dans la cour quand elles entendirent leurs prénoms.
« Emmy est avec Pauline ? Demanda Lee.
- Oui je crois pourquoi ? Répondit Michael.
- Comme ça !
- D’ailleurs en parlant d’elles, pourquoi tu sors avec Emmy ? Tu la connais à peine puis ce n’est pas trop ton style !
- Je ne l’aime pas tu sais ! C’est pour la faire souffrir. Je crois que, si quelqu’un subit une rupture après deux semaines à peine, ça fait plus mal que si tu refuses à sortir avec ! Et puis je lui dirai que j’aime une autre fille, ça la rendra dingue de ne pas savoir qui c’est !!
- Possible… Mais pourquoi la faire souffrir ?
- Parce que c’est une fille !
- Ah ok ! Je comprends mieux. »
Emmy sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle partit dans des
sanglots incontrôlables. Pour une fois dans sa vie, elle faisait preuve de
courage, et affrontait les autres personnes. Elle devenait plus amicale,
presque moins timide, et il fallait qu’un garçon gâte tout ! Un garçon
dépourvu de toute moralité, de toute conscience en plus ! Pauline prit son
amie dans ses bras et lui répéta que ce n’était pas grave, que c’était un
garçon détestable (en restant polie !) Qu’il ne méritait rien, encore
moins l’amour d’une fille. C’était un raciste, un « macho », et
qu’elle-même romprait avec Michael, prenant compte de sa dernière réplique.
Mais Emmy avait subi trop d’émotions en l’espace de peu de temps. D’abord la solitude, très longtemps, puis l’envie de devenir plus ouverte au monde, puis l’amour caché d’un garçon, puis l’angoisse du moment de vérité, l’espoir, le bonheur une fois qu’il avait accepté, puis la déception, l’incompréhension et le chagrin. J’ai entendu que l’on peut appeler cela un ascenseur émotif. Peut importe son nom, cela faisait trop. Comme on dit, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Emmy rentra chez elle, manqua les cours des semaines entières, réussit à convaincre ses parents, par son désespoir, de changer de collège. Ses notes s’aggravèrent, déjà qu’elles n’étaient pas extraordinaires avant. Ce fut la chute de tout les bons moments qu’elle avait pu passer avant cet évènement. Emmy grandit, resta chez ses parents jusqu’à l’âge de trente ans, car elle ne travaillait pas. Elle fut dégoûtée à tout jamais de l’amour, même de l’amitié ! La solitude ne lui plaisait plus, mais voir des personnes était encore pire. À trente ans justement, elle sortit de chez ses parents, proposa d’aller faire les courses.
Ses parents furent étonnés, mais acceptèrent. Emmy avait fait des recherches pour trouver le lieu de résidence de Lee. Il demeurait à quelques kilomètres de la ville. Une fois arrivée, Emmy sonna. Lee vint ouvrir. Celle-ci lui lança un coup de pied dans le genou. Il cria. Emmy sortit un pistolet, trouvé il y a cinq ans, par hasard, dans le sable de la mer. C’était cette trouvaille étrange qui lui avait donné cette idée. Emmy réfléchit quelques secondes, ce qui fut les secondes de trop. Lee attrapa l’arme et plaqua Emmy contre le mur. Il réclama la femme de ménage qui appela la police. Après ce cet épisode de sa vie, Emmy dut aller en prison, pour un an. Elle mourut dans la cellule, de mort naturelle, de tristesse, de désespoir, de douleur…