Réalisateur Terry Gilliam
Genre Fantastique, drame
Année de sortie 2006
Acteurs Jodelle Ferland, Brendan Fletcher, Janet McTeer, Jeff Bridges, Jennifer Tilly
SynopsisLorsque sa mère meurt d'une overdose, la petite Jeliza-Rose part s'installer dans une vieille ferme avec son père, Noah, un rocker héroïnomane qui a connu des jours meilleurs. Afin d'échapper à la solitude de sa nouvelle maison, Jeliza-Rose s'évade dans un monde imaginaire.
Pour lui tenir compagnie, Jeliza-Rose n'a que les têtes de quatre poupées qui ont perdu leur corps... jusqu'à ce qu'elle rencontre Dickens, un jeune homme ayant l'esprit d'un garçon de dix ans. Vêtu d'une combinaison de plongée, il passe son temps caché dans une carcasse d'autocar, son "sous-marin", attendant de capturer le requin géant qui habite sur la voie ferrée. Dickens a une grande soeur, Dell, une sorte de fantôme vêtu de noir qui se dissimule constamment sous un voile d'apiculteur.
Pour Jeliza-Rose, le voyage ne fait que commencer...
Si vous avez soudainement envie de voir un film glauque, malsain, lent, où il ne se passe pratiquement rien, avec des décors sublimes et des très bons acteurs, n'hésitez pas :
Tideland est fait pour vous.
Formulé comme ça, on pourrait croire que ce film est mauvais ; ce n'est pas du tout le cas, mais il est vraiment très étrange sur de nombreux points.
A commencer par les personnages : entre le père junkie, passionné par une vieille légende danoise ; Dell la borgne dont la seule passion est l'empaillement, traumatisée par le décès de sa mère, et vouant une haine viscérale aux abeilles et aux écureuils ; Dickens l'épileptique de cinq ans d'âge mental (le synopsis est trop gentil avec lui) qui voue sa vie à la destruction du requin géant (un train qui passe de temps à autres sur la voie ferrée), difficile de dire lequel est le plus fou ! Même Jeliza-Rose, avec son adorable petite bouille, devient inquiétante au fur et à mesure du film, on ne sait jamais vraiment si elle comprend ce qui se passe autour d'elle (surtout à propos de son père), si elle s'amuse vraiment à parler à ses poupées ou si, contaminée par la folie de son entourage, elle devient vraiment schizophrène...
- Spoiler:
rapport au fait que, si au début on voit bien que c'est elle qui fait parler ses poupées, à un point plus avancé du film si c'est toujours sa voix qui parle pour les poupées elle n'ouvre plus la bouche, comme si tout se passait dans sa tête.
Je pense que c'est surtout grâce aux acteurs qu'on se surprend à s'attacher à tous les personnages, quels qu'ils soient ; Jodelle Ferland (qui joue Jeliza-Rose) mérite vraiment une mention spéciale.
Les décors aussi sont magnifiques ; les extérieurs sans limite et très lumineux, et les intérieurs sombres, poussiéreux, encombrés et légèrement claustrophobiques se mélangent bien contre toute attente et donnent un univers visuel vraiment particulier et exceptionnel.
Malgré tout un côté assez malsain subsiste : la passion de Dell pour l'empaillement, aussi bien sur les humains que sur les animaux, et la relation ambigüe entre Jeliza-Rose et Dickens n'y sont pas pour rien...
Ce qui est sûr, c'est que ce film, de par son caractère et son univers si unique, ne laissera personne indifférent, que l'on ait aimé ou pas, que l'univers nous ait emporté ou non.