Voilà la nouvelle de Minerva ;-) N'hésitez surtout pas à commenter son Travail !!
On se retrouve enfin face à face. Et le combat s'engage. Je bondis en l'air en dégainant mon épée courte, pendue à la ceinture ; il était prêt et me désarme d'une torsion de poignée. Je réplique en tentant de lui débloquer la mâchoire d'un coup de coude en me retournant, mais il baisse la tête, virevolte et se retrouve derrière moi. Le combat a commencé il y a quinze seconde. Je sors un poignard de ma ceinture et tente trois coup au visage. Qu'il esquive. C'est à son tour d'attaquer. Il sait qu'il à la force et la taille pour lui ; il tente un coup de pied au genou pour me déséquilibrer mais je saute au moment ou sa jambe allait percuter la mienne, il enchaîne par plusieurs coups rapides au visage que j'évite en me reculant. Chacun se redresse. Comment en est on arrivé là... Ce n'est pas très compliqué... Je me perds dans mes souvenirs...
L'homme s'avança dans la pièce. Sa cape goûtait sur le sol à cause de la pluie torrentielle qui plongeait la ville dans l'humidité depuis plusieurs heures. Lorsqu'il arriva devant le bureau, la dame penchée au-dessus leva enfin un regard bleu glacial qui aurait dissuadé beaucoup de gens. L'homme, lui, ne se démonta pas, il prit une grande inspiration et se lança.
" J'aimerai que vous vous occupiez d'elle" Annonça-t-il. La femme le regarda un instant avec incompréhension, puis se redressa légèrement et se pencha par-dessus son bureau. C'est là qu'elle aperçut "elle", une petite fillette d'environ quatre ou cinq ans, aux longs cheveux noir et à l'étrange regard doré qui ressemblait presque à un radar tant il paraissait capter le moindre détail. Elle était assez petite, même pour son âge, fine et semblait intelligente. La femme se rassit et le regarda fixement un moment avant de déclarer :
"Nous ne sommes pas un orphelinat.
- Vous voyez très bien de quoi je veux parler, insista l'homme.
- Trop jeune. Trop sensible à cet âge là. Il faudrait l'arracher à sa famille.
- Elle n’en a pas, la femme hésita un instant puis interrogea.
- Et vous ?
- Je l'ai trouvé. La femme sue aussitôt que c'était faux quand elle remarqua la petite lumière dans l'œil de l'homme qui venait de s'éteindre comme avec résignation, elle ne s'en formalisa pourtant pas. C'était son choix.
- Trop jeune. Nous ne les formons pas avant quinze ans.
- Nan, je ne parlais pas de ça. Les autres. La femme ouvrit de grands yeux, elle en avait entendu des choses, mais ça jamais.
- Vous... vous voulez dire que... Une Élite ?
- Oui. Je suis sûre qu'elle en a les capacités.
- Bien. Je la mettrais à l'essai pour un mois. Si elle convient vous n'entendrais plus jamais parlé de nous. Et d'elle. Dans le cas contraire, nous vous contacterions.
- Merci. L'homme serra la main de la petite qu'il tenait dans les siennes, puis se pencha et lui murmura quelques mots à l'oreille pendant que la femme se levait pour emmener l'enfant, enfin il se redressa et partit.
La femme au regard de glace fit signe à la petite de la suivre et avança dans un couloir. Elle s'arrêta devant une porte, entra et ressortit avec un jeune garçon qui devait avoir sept ou huit ans. Des cheveux noirs lui tombaient en bataille devant ses yeux bleu marine un brin moqueur. La femme lui annonça qu'il devrait s'occuper d'elle puis partit. Le garçon lui fit un pied de nez quand elle eut tourné le dos avant de se retourner vers la fillette et lui tendre la main accompagnée d'un grand sourire.
- Quelle vieille bique celle là ! Moi, c'est Ewan, bienvenu !
La petite le regarda un moment méfiante puis lui tendit sa petite main et lui répondit par un petit sourire. Il lui fit signe de le suivre et partit en trottinant dans le couloir. Les paroles de l'homme lui revinrent en mémoire.
Tu es forte Alyss, tu es forte.
J'ouvre les yeux et aperçois un poignard aiguisé qui fonce droit sur mon visage. Je m'écarte vivement et dégaine une nouvelle lame, que je lui lance en visant son cœur. Il la dévie simplement en plaçant son arme sur la trajectoire de la mienne. Je pousse un grognement de rage, qu'est-ce qu'il m'agace ! Je n'aurai bientôt plus de couteaux ! Je prends un de mes derniers qui pend à ma ceinture, il est plus long, il tiendra plus longtemps. On se lance l'un sur l'autre d'un même mouvement. Je vise ses poumons, lui, ma gorge. Nous parons nos coups, nos peaux se frôlent...
- Ewan ta garde à droite ! Alyss ta tête ! Utilisez vos jambes !
Un homme robuste aux larges épaules leur lançait des ordres tour à tour avec brusquerie. Ses élèves étaient nerveux. Il le sentait. Même les meilleurs. Ewan et Alyss. Lui aussi était nerveux, il y a vingt-cinq ans lors de l'épreuve. Celle qu'ils passeraient ce soir. A quinze et dix-sept ans seulement. Mais il avait confiance, c'était ses meilleurs, des Élites, évidement, mais plus encore, des Akumeï. Ceux qui sont liés à vie en ancien langage.
- STOP ! Ca suffit, vous n'êtes bon à rien ! Reposez-vous, se sera plus utiles, j'ai accepté de vous conseiller et de vous entraîner pendant une heure, ça en fait trois ! Il vous en reste quatre autres avant le début de l'épreuve, allez vous reposer, voyant que ses élèves n'avait pas plus que ça l'envie de quitter la salle d'entraînements il s'écria, C'EST UN ORDRE ! Allez au pas de course ! Plus vite que ça !
Les deux adolescents finirent par se mettre lentement en mouvements puis quittèrent la salle tout de même éreintés.
- Ca te dis, quelque chose à manger ?
- Ah ! Les garçons ! De vrais ventres sur pattes ! On a mangé il y a deux heures !
- Trois, se renfrogna le jeune homme.
- Quoi trois ?
- Ca fait trois heures qu'on a mangé, pas deux. Ca fait trois heures qu'on s'entraîne. Et puis je suis sûr que tu as faim aussi !
- Bon, d'accord, trois. Je te suis de toute façon.
- Alors allons faire plaisir à Mijote, et goûter les bons gâteaux qu'elle vient de préparer et que je sens d'ici ! Déclama Ewan avant de se précipiter en direction de la cuisine. Alyss leva les yeux au ciel, geste devenu familier depuis qu'elle côtoyait le jeune homme, ce qui faisait, déjà onze ans, mais le suivit tout de même, bien que plus lentement.
Quand elle arriva, il ne restait plus grand chose des gâteaux, dont l'odeur parfumait encore agréablement les lieux, à part des miettes. La jeune fille regarda un moment bouche bée les grands plateaux vides, puis se tourna avec un regard sinistre, d'abord vers Mijote, la cuisinière, qui lui lança une excuse en bafouillant légèrement, puis vers Ewan, qui lui tournait le dos en émettant des bruits de déglutition penché sur quelque chose. Alyss poussa un cri de rage et se précipita sur lui comme une flèche, qu'il esquiva bien sûr, laissant place à un autre plateau, qui par contre, lui, était plein, ou presque.
- Nan pas dans ma cuisine ! Stop ! Tenta vainement la grosse dame pour les arrêter, mais s'était trop tard, la jeune fille s'était déjà jetée sur l'affamé, ou plutôt le rassasié, et ils roulaient ensemble sur le sol. Soudain, Ewan poussa un cri de détresse.
- NAAN ! Pas les chatouilles !! NAAAAAAAN !
- Ne jamais sous-estimer l'adversaire ! Surtout quand on vient de lui dévorer presque tous les gâteaux quasiment sous son nez !!
- Ha ! Nan ! Je te jure ! J'allais t'en laisser !! Laisse-moi partir !
- Hum... Nan. Tu dois souffrir, répliqua-t-elle avec sadisme et délice.
- Heu, mademoiselle Alyss ? Je crois qu'il a compris, il ne recommencera plus, tenta la cuisinière pour récupérer sa cuisine.
- Pff, il m'a déjà fait le coup la dernière fois ! Sa parole ne vaut pas plus que de la bave de troll !
- Mais ça vaux cher la bave de troll !! Tenta le jeune homme.
- N'essais pas de m'embobiner. Tu sais très bien ce que je veux dire ! Répliqua l'implacable jeune fille, qui se redressa pourtant. Elle attrapa le dernier plateau plein colla un baiser sur la joue de la grosse dame histoire de dire qu'elle la remerciait quand même et partit.
Je m'écarte brusquement et failli trébucher sur une dalle disjointe. Je me rétablis, et me relance en avant avec vigueur. Nos lames se heurtent maintes et maintes fois sans que l'un d'entre nous parvienne à toucher l'autre. Il s'essouffle. Moi aussi. Sans répit, on repart. Ce combat n'a pas de fin, si ce n'est la notre. A tous les deux.
- Alyss. Ewan. Approchez.
Les deux jeunes gens sortent de la foule. Le silence se fait, mais, rapidement, dès qu'ils se retrouvent dégagés des murmures enflent. Ils sont jeunes. Très jeunes. Aucun Acumeï n'a encore était sacré si jeune. Quinze et dix-sept ans. Contre les vingt réglementaires. L'assistance se tait.
- Alyss, Ewan. J'ai l'honneur et le privilège de vous annoncer que vous avez réussit l'épreuve avec brio. Tendez vos bras.
Les deux nommés se regardent tandis qu'un immense sourire se forme sur leur visage et qu'ils se retiennent de se jeter dans les bras l'un de l'autre. La foule sourit, elle aussi.
Ils tendent chacun leur bras gauche. L'homme qui dirige la cérémonie place ses deux mains sur leurs avant-bras. Il relève la tête et annonça.
- Si la Marque ne vous accepte pas, vous mourrez peut-être, voulez vous continuer ?
- Oui, annoncèrent les deux jeunes d'une même voix. L'homme inclina la tête et commença.
- Au nom des Marques de la Terre, de l'Eau, de l'Air, du Feu, de l'Amour et de la Vie, j'implore auprès des dieux de ce monde une Marque Acumeï, qui liera les deux réfractaire à vie, et que même la mort ne pourra séparer, car si l'un sombrait, l'autre le suivrait. Sur le Livre Sacré des Âmes, je souhaite aux leur d'être acceptées par les Élites d'ici et d'ailleurs.
Après avoir prononcé les paroles d'usages, l'homme récita des mots dans une langue inconnue, quand il eut terminé, l'air se mit à scintiller et une dame aux reflets bleutés apparus. Elle se tourna vers les deux jeunes et leur fit signe de lui montrer leur avant bras gauche. Elle les prit et se mit à dessiner d'étranges courbes au-dessus de leurs veines. Quand elle eut fini, les Marques tracées en l'air, identiques, vinrent se graver en brillant sur la peau des adolescents. Ils grimacèrent pendant un instant, et se redressèrent, les yeux brillants. La femme leur souri, et disparu dans la même brume argentée qu'à son arrivée. Un sourire fendit le visage de l'homme qui retenait sa respiration depuis l'apparition de la femme et lança un " C'est fini ! " joyeux. La foule répondant à cette exclamation, ce mit à applaudir bruyamment et crier sa joua. Alyss et Ewan se regardèrent un moment sans rien dire, baissèrent les yeux pour examiner leur Marque toute fraîche, se redressèrent puis, à bout de nerf, se jeter dans les bras l'un de l'autre...
Un coup de poing me cueilli au creux de la mâchoire me fit brusquement revenir à la réalité. Je recule réplique en vain. Tout va trop vite, nos mouvements s’entrecroisent, sans jamais se toucher. Je ne sais pas si l’intention même y était…
Je stoppe brusquement mes coups. Ma tête tourne, le brouillard de souvenirs envahis de nouveau mes yeux…
- Alyss ! Ewan ! Le Maître veut vous voir !
- D’accord ! On arrive ! Avait crié la jeune fille en se laissant glisser en bas du muret, Ewan derrière elle.
Elle se tourna vers lui et, inquiète, questionna
- Tu… tu crois que c’est pour… ?
- J’imagine… Ne t’en fais pas, tout va bien se passer, je serais là !
- Alors dépêches-toi au lieu de t’auto congratuler à tour de bras !
Quelques minutes plus tard, ils arrivaient dans le bureau du Maître, qu’ils trouvèrent assit à son bureau, pour changer !
Sauf que cette fois, deux hommes se tenaient debout, devant le vieil homme. Le premier était assez grand, brun aux yeux foncés, vêtu de bleu et d’argent, on pouvait voir sur son torse une licorne sous la lune, blasons du royaume du Lancovit. L’autre était plus petit, habillé en rouge et or, le pan aux cent yeux d’or qui représentait l’empire d’Omois se pavanant sur sa petite bedaine…
Sachant que le Lancovit et Omois étaient en rivalité depuis la nuit des temps, leur présence ici n’augurait vraiment rien de bon…
Le Maître prit la parole.
- Chacun d’entre vous va entrer au service des deux nations représentées ici.
- QUOI ! ! ! Mais on va être séparé ! C’est impossible ! On ne peut pas séparer des Akumeï !
- Jeune Ewan je ne vous ai pas donné la parole. Et vous n’avez pas le choix. Si la situation avait était autre, je vous assure qu’il en aurait était autrement. La condition actuelle ne le permet pas, les rois du Lancovit et l’Impératrice d’Omois ont tous les deux besoins de nos agents. Vous êtes les plus compétents. En fait, vous êtes les seuls qu’il reste. Faites vos adieux maintenant, vous partez chacun demain à l’aube. Bien sûr, avec un homme différent, tout comme la direction.
Comme le ton ne tolérait aucune réplique, il n’y en eut pas. Seul le silence s’étirait silencieusement dans le temps. Jusqu'à ce que la porte claque bruyamment.
Alyss n’était plus dans la pièce…
- Pourquoi ? ! M’écriais-je en fondant en larmes.
- Parce que la vie est injuste. Parce que les gens sont stupides. Parce que l’amour est ridicule.
Je me redressais lentement, sans essuyer mes larmes. Le dure résignation brûlait dans les yeux d’Ewan. Je repris la parole.
- Quand on nous à séparés, je suis partie au Lancovit.
- Et moi à Omois.
- Le roi m’a confié quelques mission d’essai, puis après avoir décidé que j’étais prête, il m’a envoyée à dans ton Empire, chercher des plans, des preuves, ou je ne sais quoi encore ! J’ignore s’il savait pour toi, mais il l’a fait, on s’est croisé, on aurait dut se combattre, mais je n’ai pas pu, je me suis enfuit.
- Et je ne t’en ai pas voulue, j’ai plusieurs fois profité de missions à l’étranger pour tenter de te voir, mais tu étais inaccessible, je suis repartis.
- Moi aussi j’ai essayé ! J’ai essayé, mais tu étais toujours ailleurs ! Quand j’ai enfin réussit à me retrouver dans la même ville, au même moment que toi, ça faisait presque un an qu’on avait été séparé, c’était le jour de l’Acumeï. Je t’ai trouvé dans une taverne, en train d’embrasser une serveuse, bourré comme un soudard !
- Tu voulais que je fasse quoi ? Comme un prince charmant ! Attendant sa belle pour l’éternité !
- J’aurais aimé, oui… Alors je suis rentré, un à peine un mois plus tard, on m’a ordonné de te tuer. Je ne pouvais pas.
- Qui aurait put !
- J’ai fuie le plus possible, mais à toi aussi on t’avait donné une mission…
- La même. On s’est trouvé en se fuyant, malheureux hasard !
On se tue, le silence s’étirait.
- Je… Je ne veux pas !
- Moi non plus ! Tu pense que j’aurais envies de transpercer le cœur qui fait battre le mien !
Il s’arrêta brusquement, tendu, nerveux… Il soupira et baissa la tête.
- Tu vois, ce n’était pas si compliqué. Maintenant, tu desserre le poing, tu t’approche, tu ouvre les bras et tu attends…
C’est ce qu’il fit, il laissa tomber ses lames au sol, le sourire aux lèvres, il fit un pas, puis un autre, enfin il s’arrêta. Il ouvrit lentement les bras, à trois mètres de moi. Il ferma les yeux. Et attendit.
Les larmes se remirent à couler sur mes joues, irrépressibles. Je me mis à courir vers lui et au moment où ma peau toucha la sienne, il referma lentement ses bras autour de moi, m’enveloppant dans un cocon de bonheur…