Louise-chan Padawan
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| Sujet: "The Last Guardian : Chapitre 1" -Louise-chan Sam 17 Sep 2011 - 19:57 | |
| Bon, bon. Ce texte était déjà près avant même le 1er septembre, mais je crois que je ne voulais pas être la première à poster... Merci MurmureDuVent, maintenant je m'arme de courage et je poste ce texte! x) Voilà un lien vers une plate-forme de lecture un peu plus agréable, je trouve => http://www.fanfic-fr.net/fanfics/Livres-Romans/A/Artemis-Fowl/The-Last-Guardian/41744/202994.html Bonne lecture!
The last Guardian -Chapitre Un Artemis ouvrit les yeux. Il reconnut avec un pincement au cœur le plafond de sa chambre d'hôpital. Cela faisait déjà cinq semaines qu'il était ici. Cinq semaines de dur labeur, où les médecins des Fées l'avaient gavés de médicaments, de tests, afin d'expulser le mal qui lui rongeait l'esprit depuis trop longtemps. Ce fichu complexe d'Atlantis. Bien que le dr.Argon soit très optimiste et même très impressionné par la rapidité de la guérison d'Artemis, ce dernier était sur le point de craquer. Il était proche du but, néanmoins : la thérapie avait éradiqué cette ridicule superstition sur les chiffres et sa paranoïa. Mais Orion était toujours présent en lui. Il le sentait, tapi au fond de son cerveau, guettant le moindre relâchement de sa part pour prendre le contrôle de son corps. -Artemis, je peux entrer? Il se redressa, et aperçut Holly qui se trouvait dans l'entrée de sa chambre. Cela lui fit chaud au coeur de la voir, une de ses rares amies sous la terre. Quoiqu'il n'en avait pas beaucoup sur la terre non plus. Il lui sourit, et l'invita à entrer d'un signe de tête. L'elfe pénétra silencieusement dans la pièce et s'assit souplement sur le lit de son ami. -Comment vous portez-vous? Il grimaça. Encore et toujours cette horrible question. -Très bien. -Menteur. Il soupira, puis regarda son amie dans les yeux : -Holly... Pourquoi me poser cette question stupide si vous savez très bien comme je vais? -Il y a quelque chose qu'on appelle la politesse en ce bas-monde, répliqua Holly avec un petit sourire amusé. Artemis renifla avec dédain. Un petit silence tomba sur la pièce. Holly paraissait un peu gênée, et Artemis comprenait sans peine pourquoi : il faisait peine à voir. Finalement, la Fée se releva et lui murmura un gentil : -Je repasserai. Tâchez de dormir, d'accord? Il ne répondit pas. La porte se referma sur elle, le laissant dans la pénombre à nouveau. Il savait que c'était à lui de jouer dorénavant. Les médicaments avaient fait le plus qu'ils pouvaient. A présent c'était à lui, et à lui seul, de vaincre cette maladie qui le détruisait petit à petit. Et pour cela il devait parler à Orion, ce qui impliquait perdre conscience ou bien s'endormir. Holly le savait. C'est pour ça qu'elle voulait qu'il s'endorme. Artemis s'étira, se rallongea sur son lit et tira la couverture sur lui. En une seconde, il était endormi. Le blanc. Artemis se trouvait dans un endroit tout blanc. Aucun mur, aucun meuble, juste cette éternité de blanc partout où il tournait le regard. Et lui, seule tache de couleur dans cette immensité éclatante. Un éclair de couleur apparut à la limite de son champ de vision. Il fit volte-face, et se retrouva devant son double. Orion, avec un sourire narquois plaqué sur le visage. -Tiens, tiens, sieur Artemis est parmi nous, ricana Orion. Comment vous portez-vous, aujourd'hui? Pas trop malade? Aucune réponse ne vint. Il était trop fatigué et trop las pour répondre. -Eh bien, aurais-tu perdu ton sens de la répartie? Il me semblait pourtant que tu en avais plus que cela! Oui, je me souviens que j'en avais beaucoup, dans le temps... Puis, horrifié par le sens où allaient ses pensées, il écarquilla les yeux. Il parlait au passé, comme si cet Artemis n'existait plus. Ça ne pouvait plus durer. Il se sentait glisser vers une mauvaise pente, la pente de la faiblesse. Quand est-ce que tout cela avait commencé? Il se souvint amèrement de l'enfant qu'il était, à douze ans. Un sale gosse prétentieux, mais un sale gosse extrêmement intelligent, qui le savait, et qui avait de quoi être fier. Un sale gosse qui ne se laissait jamais marcher sur les pieds. Puis la rencontre avec Holly et les autres Fées l'avait changé. Il s'était adoucit, il comprenait maintenant le sens du mot « amour » et « amitié »... Cette rencontre l'avait changé en bien. Et puis, il avait commencé à glisser sur cette mauvaise pente. Ce devait être après le voyage avec les démons et Minerva Paradizo. D'un coup, il avait sentit qu'il perdait de sa vigueur. Sa gentillesse naissante avait fini par le consumer et il était devenu de plus en plus niais. Ajoutez ça au complexe... Artemis Fowl II n'était plus ce qu'il avait été. Et ça, c'était une vérité que lui-même n'était pas sûr de vouloir admettre. -Regarde-toi, Artemis, continuait Orion toujours sur sa lancée. Tu es pathétique... Tu devrais me laisser ton corps, je volerais au secours de la belle princesse Holly sur mon fidèle destrier Fofo! Avoue que ce serait un spectacle bien plus attrayant que toi et ta pathétique superstition des chiffres... Un déclic se produisit dans l'esprit d'Artemis. Pathétique. On l'avait traité de pathétique - deux fois. Jamais, au grand jamais, personne n'avait traité un Fowl de pathétique, de minable, ou de quoi que ce soit d'autre sans qu'il y est des représailles. Ce n'était pas maintenant que ça allait changer. Orion avait commis une grossière erreur en provoquant une fois de trop Artemis Fowl II. Il plissa les yeux, et sentit cette froideur étrangement familière monter en lui. De plus en plus confiant, il retrouva cette assurance et cette effrayante atmosphère glacée qui le suivait partout et qui avaient fait sa renommée. Conscient qu'il était sur le point de se retrouver, Artemis Fowl, deuxième du nom, esquissa son célèbre sourire vampirique.
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Orion n'était pas « méchant ». Juste un poil trop taquin et excentrique. Aussi, quand il avait vu Artemis si misérable et si désappointé, il n'avait pas pu s'empêcher de le charrier un peu. Sauf qu'au moment où le mot « pathétique » franchissait ses lèvres, il sentit qu'il avait fait une erreur. Une très grosse erreur. Son double avait fait un pas vers lui. En une seconde, Artemis s'était transformé et on lisait dans ses yeux une colère froide effrayante. Orion recula d'un pas. Aussitôt, il s'en voulu. Il ne comprenait pas pourquoi son stupide instinct lui soufflait de courir à toutes jambes, il n'était pas en danger de mort, non plus! ..Non? -On a peur, Orion? souffla une voix plus froide que la banquise. Il frissonna. -B..Bien sûr que non, je n'ai pas peur! Tu me prends pour qui? -Pour le poltron que tu es, ricana Artemis. Ce rire absent de toute joie le fit trembler. Il se gifla mentalement : mais qu'est-ce qui lui arrivait? Après tout, tout ça se passait dans la tête d'Artemis, il ne risquait rien! Puis il comprit pourquoi cette peur soudaine lui avait pris. Artemis avait repris du poil de la bête. Et il ne comptait certainement pas garder une nuisance comme lui dans sa tête. Il allait être effacé, purement et simplement. Orion se sentit pâlir. Il ne voulait pas disparaître...
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Artemis comprit au soudain changement de teint d'Orion qu'il avait compris ce qui l'attendait. Il avait en effet l'intention de l'effacer, de le faire disparaître. Après tout, il n'allait pas passer toute son existence avec quelqu'un dans sa tête! Néanmoins, il se sentait un peu coupable à l'idée d'effacer une vie. Mais ce n'était tout de même pas sa faute si Orion avait élu domicile chez lui! Certes, ce parasite - car c'était bien ce qu'il était – méritait une vie lui aussi, mais Artemis en méritait une tout autant. -Artemis..., supplia le parasite en question, le tirant de ses pensées. Je t'en supplie... Il haussa un sourcil. -De quoi me supplies-tu exactement? -Tu sais très bien de quoi je parle. Je t'en prie, ne... Ne m'efface pas. Un silence pesant tomba entre eux. Artemis savait qu'il ne pouvait pas vivre avec Orion en lui. Bien qu'il fût triste pour son double, celui-ci devait disparaître. C'était essentiel pour son rétablissement. Il réfléchit à toute allure, cherchant un moyen, tâchant de se souvenir s'il avait lu quelque chose comme « Comment transférer une personne d'un corps à l'autre? », mais peine perdue. Malgré tout, il refusait d'abandonner. Il devait en parler à Foaly. Alors, il se contenta de dire d'une voix douce : -Je vais y penser, Orion. -Mais... -A très bientôt. Et il partit -ou plutôt, il se força à se réveiller. Ouvrant les yeux, il fit face pour la énième fois au plafond de sa chambre. Sauf que cette fois, il n'était ni morose ni désespéré. Oubliant pendant un temps ses soucis avec Orion, il profita de l'heureux événement du moment. Il était tout simplement jubilant, il exultait. Artemis Fowl II était de retour. Il se redressa et descendit de son lit rapidement, puis se dirigea d'un pas vif vers sa salle de bain personnelle. Il inspira profondément, expira, puis s'appuya sur le lavabo et s'observa attentivement dans le miroir. Ses cheveux noirs avaient un peu poussés, et des mèches folles lui tombaient sur le front. Il ne trouvait pas ça si moche, finalement. Des cernes creusaient ses yeux, et son teint était très pâle -enfin, encore plus pâle que d'habitude. Il était habillé avec un pyjama verdâtre que lui avaient passé les Fées. En voyant la couleur du vêtement, il avait haussé un sourcil sceptique : -Et après on s'étonne qu'on dessine les farfadets avec des costumes verts... En bref, il avait l'air dépareillé, hagard. Mais quelque chose avait changé. Ses yeux. L'étincelle qui brillait derrière s'était éteinte petit à petit, après son voyage à Hybras. Mais à présent, elle était bel et bien de nouveau là. Oui, Artemis Fowl II était bel et bien de retour, et rien ne pourrait jamais plus le faire disparaître! Puis son oeil examina de plus près la crasse qu'il avait dans le cou, et sous ses ongles qui étaient d'habitude impeccablement entretenus. Hmm... Maintenant que mon moral est soigné, il faudrait aussi s'occuper du physique. J'ai grand besoin d'une douche.
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Artemis sortit de sa chambre dans un de ses habituels costumes finement coupés. Avant de sortir, il avait jeté un coup d'oeil au miroir, et son reflet l'avait satisfait. Il avait l'impression d'enfin se retrouver après un temps qui lui avait paru infini! Dans le couloir où s'alignaient toutes les chambres des patients de la clinique du dr.Argon, il croisa de nombreuses Fées qui le saluèrent en écarquillant les yeux : un humain ici, ce n'était pas quelque chose qu'on voyait tous les jours! Artemis subit tous les regards, amicaux, curieux, effrayés ou encore haineux sans broncher. Aujourd'hui était celui de son retour, de la fin de son ridicule complexe, et rien ne pourrait gâter sa bonne humeur! Il prit à gauche à un tournant. Il ne savait pas du tout où il allait, mais après tout, pourquoi ne pas visiter? Il finirait bien par tomber sur quelqu'un qui lui indiquerait le bon chemin -le chemin de la sortie, donc. Au bout d'à peine cinq minutes, sa patience fut récompensée. -A...Artemis? balbutia Holly, incrédule. La Fée était accompagnée de Butler -voir son ami lui fit chaud au coeur-, et -surprise!- d'Angeline Fowl. Au tour du jeune génie d'être abasourdi : -Mère? Mais... Que faites-vous là? Angeline sourit, puis pris son fils entre ses bras et le serra fort contre elle. Sa main lui caressa la tête, et joua dans se cheveux noirs. Artemis, sans qu'il ne comprenne pourquoi, se sentait très touché par ce geste. Puis il se reprit, se redressa et répéta sa question. -Que faites-vous ici, Mère? -Une mère n'a-t-elle plus le droit de venir visiter son fils alors qu'il est malade? fit doucement Angeline. -Si, bien sûr! Mais... (Il hésita.) Et Père? Et les jumeaux? Que leur avez-vous dit? -Je ne leur ai rien dit, si ça peut te rassurer. Du moins, pas directement. Je suis partit avec une valise pour trois jours, et j'ai laissé un petit mot sur la table. Elle avait dit ça avec un petit haussement d'épaules. Artemis était sidéré. -Mais... Mais ça ne va pas du tout! Ils vont s'inquiéter, Mère, vous auriez dû au moins... -Primo, le coupa-t-elle, j'en ai assez que tu me vouvoies et que tu m'appelles « mère », mais ça je te l'ai déjà dit mille fois. Et secundo, si ton père a des reproches à me faire, il n'avait qu'à pas m'épouser! Donc, le problème est clos. On est d'accord? fit-elle avec un grand sourire -trop grand, peut-être. -Oui, Maman, grommela-t-il, jugeant préférable pour sa sécurité de ne pas faire d'autres remarques. Holly, qui pendant tout l'échange entre la mère et le fils avait attentivement observé Artemis, commença à l'assommer de questions : -Artemis! Que faites-vous hors de votre chambre? Vous allez mieux? Comment avez-vous pu changer à ce point entre le moment où je vous ai laissé tout à l'heure et maintenant? Que s'est-il passé? Il l'observa avec un petit sourire amusé puis, plantant bien ses yeux vairons dans ceux de l'elfe, il déclara simplement : -Je suis guéri. Un ange passa. Puis, de nouveau, le déluge de paroles. -Mais... Comment ça, « guéri »? repartit Holly. Vous voulez dire, guéri guéri? -Arty, mon trésor! s'exclama sa mère. Ça y est, tu..tu ne souffres plus? Seul Butler ne dit rien. Il se contenta de regarder son protégé avec dans les yeux tout le soulagement et toute l'affection du monde. Sa grosse main vint presser l'épaule d'Artemis, et leurs regards se croisèrent. Le jeune homme se sentit pleinement heureux, entouré de ses amis, de tout ses proches qui s'étaient fait du soucis pour lui. Seuls un certain centaure et un certain nain manquaient à l'addition. Et Juliet. Et N°1. Il allait falloir aller les voir pour leur annoncer la nouvelle... Et, d'après ses calculs, la personne la plus près d'ici, c'était le certain centaure. Sans compter qu'il avait aussi besoin de le voir pour lui parler d'Orion. -Je veux voir Foaly, murmura-t-il. -Pardon? dit Holly en clignant des yeux. -J'aimerai voir Foaly, répéta-t-il plus fort. -Mais pas de problème! Holly se réjouissait, et il y avait de quoi : ses deux meilleurs amis commençaient à sympathiser entre eux, et rien ne la rendait plus heureuse pour le moment. D'un geste, elle invita le petit groupe à la suivre dans la dédale de couloirs de l'hôpital. Artemis suivit comme tout le monde, un sourire heureux aux lèvres. Lorsqu'il se croisa dans un miroir, il eut un léger froncement de sourcils : il avait l'air d'un parfait idiot béat. Bien que ce soit nécessaire, il ne put s'empêcher de se trouver ridicule. Mais à la pensée qu'aujourd'hui était le jour du retour du vrai Artemis Fowl II, le criminel le plus doué du monde, il se dit que jouer la carte de l'imbécile en valait la peine. Après tout, mieux valait endormir la méfiance d'Holly et de Foaly, sans quoi on ne le laisserait pas rentrer chez lui... Si Holly apprenait tous les méfait que l'héritier Fowl comptait faire une fois rentré au manoir -pour rattraper le temps perdu-, nul doute qu'elle l'attacherait et le retiendrait de force ici... Les Fées, avec leur fichu sens moral!
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Foaly était devant son ordinateur, comme toujours. Parfois, on se demandait s'il préférait les machines aux êtres vivants, mais le seul qui lui avait demandé -un certain Urned- s'était pris le vent du siècle : -Si par « êtres vivants », lui avait répondu le centaure, tu veux parler de toi, et bien alors je peux te dire sans hésiter que oui, je préfère mon ordinateur à toi. Au moins, lui n'a pas une voix crispante et il est tout sauf bête. Tout le contraire de toi, en fait. Après ça, plus personne n'avait osé lui poser la question. Mais il existait bel et bien des personnes qu'il préférait aux machines : Holly Short, sa meilleure amie. Le commandant Root, qu'il avait appris à affectionner -son assassinat l'avait d'ailleurs bouleversé. Vinyaya, une elfe très intelligente et agréable de conversation -et qui était elle aussi décédée, au plus grand désespoir de Foaly. Artemis Fowl II, dont il admirait secrètement le cerveau et avec qui ils se lançaient de perpétuels défis intellectuels. N°1, qui était un peu simplet, mais adorable. Et puis il y avait Caballine. Sa belle centaure, la chose la plus précieuse à ses yeux. -Tonton, piailla une petite voix. Tonton, je peux regarder les machines, s'il te plaît? Foaly baissa les yeux et vit son cher neveu Mayne qui le regardait avec des yeux larmoyants. Il avait oublié de l'ajouter à la liste des personnes qu'il préférait. Ça faisait sept personnes, donc. Ah, et peut-être le commandant Baroud Kelp, qui était un brave type. Huit personnes, alors. Face à une bonne centaines de machines électroniques. Je crois que, si j'étais sur terre, on m'appellerai « Geek »... Un autre petit cri lui fit reporter son attention sur son neveu. -Hein? Ah oui, bien sûr que tu peux aller voir les machines, mon petit! Fais juste attention à ne rien casser! Il regarda tendrement Mayne piquer un sprint vers l'ordinateur le plus proche et s'asseoir sur une chaise avec difficulté. Le petit avait choisi l'ordinateur où étaient consignés tous les dossiers sur ceux au courant pour l'existence des Fées. De loin, il le vit observer avec fascination une photo d'Artemis Fowl II. Foaly fronça les sourcils. Il préférerait que son neveu se tienne à l'écart de toute cette histoire avec les Bonhomme de Boue, c'était trop dangereux pour un garçon de son âge. Il se leva alors, et avançait vers lui quand Mayne se retourna brusquement, un sourire aux lèvres : -Tonton Foaly! Je peux te demander quelque chose? -Euh... Bien sûr..., fit-il après une hésitation. Cette demande le prenait au dépourvu. Que diable voulait-il lui demander? -Tu crois que tu pourrais convaincre... (Il jeta un oeil à l'écran pour vérifier le nom.) Artemis de poser pour moi? Et de répondre à quelques questions? L'école voudrait qu'on fasse un exposé sur les Hommes de Boue... Un ange passa. Puis deux. Puis trois. -Je ne crois pas, non, fit finalement Foaly. -Quoi? s'indigna Mayne. Mais pourquoi? Il ne voudrait pas? -Non, effectivement, je ne pense pas qu'il voudrait, ricana le centaure. Imaginer Artemis aux prises avec un enfant, c'était déjà drôle. Mais imaginer l'adolescent en train de poser pour un exposé était tout simplement hilarant! Foaly s'esclaffa pendant deux bonnes minutes, puis son fou rire passé, il se tourna vers Mayne : -Ecoute, Artemis n'acceptera jamais de coopérer, mais je pense que tu pourrais négocier avec sa mère. -La mère d'Artemis? -Oui, Angeline Fowl. Elle doit d'ailleurs être ici en ce moment, elle m'avait prévenu qu'elle viendrait voir son fils. Il repensa soudain à toutes les démarches qu'il avait fallu faire pour convaincre le Conseil de laisser une humaine venir à Haven-Ville. Tout en songeant à ses exploits, il sentit son égo monter encore d'un cran. Après tout, c'était vrai, c'était toujours lui qui faisait tout le boulot ici! Les gens s'imaginent qu'il suffit de prendre une navette, et hop! direction le centre de la Terre, mais il y a toute une démarche administrative à accomplir! Il secoua la tête : vraiment, parfois il se demandait comment ça se passerait si il n'était pas là... La voix de son neveu le coupa dans son auto-congratulation : -Hum... Et quand pourrais-je la voir? -Hein? Qui ça? -Bah... Angeline Fowl! -Ah, ça! Eh bien, va déjà demander à ta mère si tu peux t'absenter une ou deux heures, et je t'emmènerai à la clinique du dr.Argon pour la voir, ok? Mais il parlait dans le vide, le garçon avait déjà filé à toutes jambes chez lui pour trouver sa mère. Foaly sourit : les jeunes avaient de cette énergie... Retournant s'affaler dans sa chaise roulante personnelle, il pivota vers son ordinateur central. Une petite icône rouge clignotait en haut à droite de l'écran. C'était le signal qui s'affichait quand les mots « Fées », « Haven-Ville », « suspension temporelle » et tous les autres mots susceptibles d'être en rapport avec les Fées étaient prononcés ou écrits. Il fronça les sourcils : le plus souvent, ces alertes se révélaient tout sauf alarmantes, mais on n'était jamais trop prudent. Il cliqua donc sur l'icône, et un fichier vidéo s'ouvrit en mode plein écran. Un homme d'une quarantaine d'années au visage sage et sérieux occupait toute l'image. On voyait derrière lui une grande maison qui avait l'air plutôt coûteuse. L'inscription « en direct » en haut à droite de l'écran frappa immédiatement Foaly. En outre, le visage de l'homme lui était familier. Aussitôt, son esprit fut en alerte et il augmenta le son de la vidéo tout en appuyant sur un appareil permettant d'enregistrer tout ce qui se dirait. « ...et vous dites, dr Kronski, que les Fées pourraient exister? -J'en suis même sûr. Sa voix était grave et mûre. Sa conviction était évidente rien que dans la façon dont il parlait. -Il y a maintenant une semaine, reprit le professeur, je me suis réveillé après avoir fait un étrange rêve. Dans ce rêve, j'étais sous la Terre, où j'ai découvert une civilisation très étrange, une civilisation de fées. Leur technologie était bien supérieure à la nôtre, cela se voyait partout : leurs voitures volantes, leurs pistolets d'une puissance phénoménale, des articles étranges dans les magasins... Bref, j'étais sidéré à mon réveil en me rappelant tout ça. Puis, aussi incroyable que cela puisse paraître, je suis descendue dans ma cuisine et là... J'ai trouvé la preuve que les fées existent. -Excusez-moi, docteur, fit un journaliste, mais votre récit semble difficile à croire... Cette histoire de fées, de technologie supérieure... Vous comprendrez bien que nous soyons sceptiques! Et quelle est cette preuve dont vous parlez? -Je comprends tout à fait votre suspicion, dit doucement le docteur. C'est pourquoi j'organise une fête samedi soir, où je convierai également la presse, pour vous montrer ma preuve que ce monde magique existe, et qu'il est juste sous nos yeux. L'image changea, et un présentateur des informations avec un sourire trop large commença à parler. -Incroyables, ces révélations du dr. Damon Kronski sont vraiment incroyables! Nous en saurons plus samedi soir... A présent, nous nous intéressons au cas suivant : un jeune garçon de trois ans a été renversé par une voiture alors qu'il... » Foaly éteint son ordinateur, pâle comme un linge. Damon Kronski. L'extinctionniste à qui ils avaient eu affaire il n'y a pas si longtemps de ça... Et, comme si ça ne suffisait pas, il fallait que cet homme revienne en criant le mot “Fées” sous tous les toits! Cela lui rappelait bien trop la vengeance d'Opale Koboï, qui s'était faite adoptée par un scientifique pour mener le monde des Fées à sa perte (Voir tome 4 d'Artemis Fowl). Oui, cela était bien trop similaire pour être une simple coïncidence. Cette fois, c'était sans aucun doute la Opale Koboï du passé qui était derrière tout ça! Non, ne tire pas de conclusions trop hâtives... Attend les avis des autres avant de te prononcer. Il s'exhorta à la patience. Chaque chose en son temps. Se levant en tremblant, il marcha lentement vers un pan du mur de son bureau. Une fois en face d'un point précis, il l'effleura de l'index. Un petit compartiment s'ouvrit, révélant un immense bouton rouge à l'intérieur. D'un geste sec, il appuya dessus. Aussitôt, une alarme stridente se mis à hurler. Le centaure entendait déjà des bruits de panique et des cris dans les bureaux voisins. Indifférent, il s'avança vers un micro qui trônait au milieu de la salle, et le mit en marche. A présent, tous les écrans, toutes les télés et tous les casques d'Haven-Ville étaient sur sa fréquence. Bien que l'heure ne soit pas à ça, il ne put s'empêcher d'apprécier ce sentiment d'être au centre de toute l'attention. Il se racla la gorge, et parla d'une voix forte et claire. -Ici Foaly. Nous sommes en alerte rouge. A tous les citoyens d'Haven-Ville, et à toutes les Fées en général, je vous demanderai de tous regagner vos domiciles et d'y rester pendant un temps. D'autres informations vous serons communiquées ultérieurement. Je demande au commandant Kelp, au capitaine Short et au sorcier N°1 de venir immédiatement dans mon bureau. Et après une hésitation, il ajouta: -Artemis Fowl II est également prié de venir le plus rapidement possible. Il éteignit le micro avec un petit soupir. Voilà, c'était fait. Il ignorait si Artemis aurait vraiment assez de force pour venir avec son état mental du moment, mais un génie restait un génie. Les dés étaient jetés. Il ne lui restait plus qu'à attendre à présent. Tandis que l'alarme résonnait dans la pièce et lui crevait les tympans, Foaly ne put retenir un sourire amer. Encore une fois, ils allaient avoir besoin de l'aide d'Artemis Fowl II.
Voilà voilà.... Avis? *se cache sous sa couette*
Dernière édition par Louise-chan le Sam 17 Sep 2011 - 21:05, édité 1 fois | |
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